Le cinéaste thudinien Brandon Gotto a présenté son film Gravidam en avant-première.
Brandon Gotto a une approche très éclectique du cinéma. Après plusieurs réalisations de courts, dont certains fanfilms en hommage à Batman par exemple, il est parvenu l’an dernier à imposer son premier long métrage à teneur dramatique, L’enfer n’est pas loin, récoltant une trentaine de prix dans différents festivals faisant la part belle au cinéma indépendant.
Lundi, le cinéaste et sa compagne Margaux Colarusso, qui ont créé leur propre société de production Deep Dreams, sont venus avec l’équipe de leur nouveau film Gravidam au cinéma Caméo de Tamines afin de présenter leur dernier-né. Comme l’évoque l’origine latine du nom, c’est bien de naissance dont il est question dans cette œuvre dramatico-horrifique. L'arrivée d'un enfant, souvent source de joie, peut parfois devenir un véritable cauchemar pour une mère. Après avoir provoqué la disparition du fœtus qu’elle portait, une jeune femme va sombrer dans une folie hallucinogène que le réalisateur s’est délecté à filmer avec un soin esthétique particulier. La tension, palpable dès les premières images, s’installe crescendo pour déstabiliser le spectateur. Ames sensibles, s’abstenir.
Inspiré par Schenck
A l’aise dans le genre, le réalisateur s’est montré agréablement surpris par l’engouement du public. "J'ai tourné ce film en quatre jours. J'avais travaillé sur l'écriture d'un autre film que j'ai finalement décidé de ne pas tourner et je suis parti sur cette nouvelle idée, avec peu de préparation et peu de dialogues", confie-t-il. C’est davantage une approche picturale qui l’a inspiré, tel qu’il nous le montre en mettant en exergue une toile du peintre August Friedrich Schenck intitulée Angoisses, représentant une brebis se tenant au-dessus du corps de son agneau, entourée d'une multitude de corbeaux. « C’est une image qui m’a beaucoup marqué. J’ai tourné pas mal de plans fixes dans mon film afin de le construire comme un peintre réaliserait une toile », évoque le réalisateur. Outre le soin de l’image auquel le réalisateur est resté attentif, on peut également mentionner un travail sonore remarquablement opéré par Antoine Ligas, par ailleurs assistant à la réalisation et compositeur de la bande originale.
Le tournage s’est déroulé principalement à huis-clos, de manière intensive et en laissant place à l’improvisation des comédiens. « Physiquement et émotionnellement, c’était très prenant. Il a fallu une bonne semaine pour s’en remettre », déclare Margaux Colarusso, actrice principale qui concourra prochainement dans une festival à Reims pour son interprétation. Partageant l’affiche avec elle, l’acteur Carolo Thomas Gomrée s’est également montré très enthousiaste à l’issue de la projection.
Annick Cornette et Vivian Audag font partie de la distribution tandis que le soin des coiffures et prothèses (indispensables au tournage de certaines scènes choc) a été confié à Alysson B. Changelyn. Le film est disponible en dvd via les réseaux sociaux (page Gravidam – le film) ou en contactant Deep Dreams.
Chroniqueur / Photographe : Thomas Léodet