Jusqu'au 16 décembre, la Maison de la presse à Charleroi consacre une exposition au peintre carolo Jonathan De Cesare. À travers une trentaine d'huiles et d'aquarelles, l'artiste nous ouvre les yeux sur la beauté des paysages industriels de Charleroi et sa région.

Voir la beauté au coin de sa rue, dans sa ville ou sa région, puis, parvenir à la transposer sur le papier ou la toile avec des couleurs et des pinceaux, ce n'est pas donné à tout le monde ! L'artiste peintre carolo Jonathan De Cesare réussit parfaitement l'exercice : ses représentations des paysages industriels de Charleroi et sa région, actuellement exposées à la Maison de la presse de Charleroi, sont splendides et poétiques. Pour l’artiste : « Charleroi, c'est assez authentique, c'est assez vrai, on peut en faire de belles choses. Il ne faut pas forcément peindre des plages bretonnes pour que ce soit beau dans un paysage. C'est un défi technique de faire quelque chose de beau d'un paysage comme Charleroi ».

Ce défi, Jonathan De Cesare l'a assurément relevé. Au fil de la promenade dans l'expo, on s'imprègne du charme de ses paysages. Une petite rue de Jumet bordée de maisons pittoresques, une péniche amarrée le long d'une berge, les tours de la centrale électrique d'Amercoeur d'où s'échappe de la fumée ou encore un arbre majestueux, planté seul comme une sentinelle dans le décor, tous ces lieux dégagent sérénité et poésie. Nous, visiteurs carolos, on se surprend à penser que Charleroi, c'est beau.

Les paysages, vus par Jonathan De Cesare, sont soulignés par des ciels gris et tourmentés percés de trouées lumineuses. « J'adore les ciels. Quand je passe du portrait au paysage, le but, c'est de mettre de l'émotion. Dans un paysage, ce qui nous touche le plus, c'est souvent le ciel », explique l'artiste.

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© Jonathan De Cesare

Peintre des émotions fortes

Le peintre est né et a grandi à Charleroi. Il dessine depuis l'enfance. Il a d'abord exercé le métier de photographe de presse durant une dizaine d'années avant de se consacrer entièrement à la peinture, sa véritable vocation : « J'ai commencé la photo quand j'avais 15-16 ans pour m'aider dans ma peinture. J'ai trouvé un boulot de photographe un peu par hasard mais le but n'était pas d'exercer ce métier. Quand je photographie, je pense à ce que je vais peindre. Je ne pense pas à faire une belle photo mais plutôt un beau dessin ou une belle peinture. Je suis un peintre d'atelier. J'aime bien photographier puis repartir de mes photos pour dessiner et peindre ».

L'artiste explore différentes facettes de l'art pictural : dessins colorés à l'aquarelle, aux pastels, peinture à l'huile… Il est surtout connu pour ses portraits clairement influencés par la Renaissance italienne, par Rembrandt et par la technique du clair-obscur : « J'aime ce côté clair-obscur qui permet d'exprimer des émotions fortes ».

En novembre 2020, durant le confinement, il a fait la Une du quotidien français Le Figaro avec ses aquarelles illustrant le reportage de Soline Roy, sur le combat contre le covid du personnel soignant d'un hôpital de Valenciennes. Ses portraits de soignants en lutte ont aussi été publiés aux éditions du Basson (Marcinelle) dans un livre de témoignages, intitulé Intensif. Dans cet ouvrage, une infirmière en soins intensifs éclaire de son vécu les aquarelles de Jonathan De Cesare : « Je n'avais pas envie d'être un simple spectateur de la crise », déclare l'artiste.

Quelques portraits en clair-obscur et des dessins, issus du livre Intensif, sont exposés à la Maison de la presse à côté des paysages de Charleroi.

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Caricaturiste au regard aiguisé

La plongée dans l'actualité de la crise sanitaire a donné envie au peintre carolo de se lancer dans le dessin de presse. Un retour vers le milieu de la presse qu'il a bien connu lorsqu'il exerçait le métier de reporter photographe ? « Les rédactions m'ont manqué. Je collabore actuellement avec Télésambre pour qui je réalise des caricatures d'actualité ».

Le jeune peintre carolo de 39 ans est toujours en quête de nouveaux défis et projets artistiques. Il n'a pas fini de nous étonner. Dans toutes ses réalisations, portraits, paysages ou encore dessins de presse, ce qui l'intéresse avant tout c'est de transmettre les émotions.

Pari réussi avec ses paysages industriels carolos. En 2008 le magazine néerlandais Volkskrant désignait Charleroi comme la plus laide ville du monde : Jonathan De Cesare prouve de bien belle manière le contraire !

Infos
- L'exposition est visible jusqu'au 16 décembre en semaine de 9 h à 17 h sur rendez-vous à la Maison de la presse – rue Tumelaire 15 à Charleroi. Tél. : 071/63 33 63. E-mail : maisondelapressecharleroi@outlook.be
- L'entrée est gratuite.

Rédactrice / Photographie : Irma Marie

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