Maya Vanderbeque, 11 ans, crève l’écran dans le film Un Monde de Laura Wandel. Visible au cinéma Quai 10, Côté Parc, jusqu’au 2 novembre, il représentera la Belgique aux Oscars. Rencontre.
Maya Vanderbeque n’a pas encore huit ans lorsque sa maman découvre sur internet un casting recrutant une enfant pour Un Monde, le premier long métrage de la réalisatrice belge Laura Wandel. Sans vraiment y croire, pour le fun, Maya y participe comme une centaine de fillettes et parvient à accrocher le regard de la réalisatrice. « Laura m’a dit qu’elle cherchait quelque chose qui se dégage de la caméra et pas seulement de la personne. Je me souviens lui avoir dit : Je veux donner toute ma force à ce film », se souvient la jeune actrice aujourd’hui âgée de 11 ans.
Pour cette jeune Anderlusienne qui n’a aucun bagage théâtral mais est déjà très mature pour son âge, il s’agit de la toute première expérience cinématographique. Et quelle expérience ! Durant 26 jours, elle va fréquenter le plateau de tournage de Forest et se fondre dans la caméra de Laura Wandel qui ne la quitte pas d’une semelle. La réalisatrice a choisi de nous raconter le point de vue Nora, la petite sœur d’Abel qui va découvrir que ce dernier est victime de harcèlement à l’école. Une œuvre assez courte dont la thématique est d’une actualité brûlante.
« Pendant trois mois avant le tournage, on a pris le temps de travailler sur les émotions avec une coach d’enfants. On nous expliquait le début d’une scène, ensuite on nous laissait raconter ce qui pourrait se passer. On arrivait plus ou moins à ce que la réalisatrice avait écrit. Ensuite, on faisait une impro pour réajuster quelques petites choses et au tournage, on partait sur une base de scénario visuel qu’on avait construite avec nos impros », confie la comédienne qui vient de remporter un prix d’interprétation au El Gouna Film Festival, en Egypte.
En route pour les Oscars
Malgré la chaleur (le film a été tourné en pleine canicule) Maya parvient à entrer dans la peau de Nora et à se détacher de son rôle très prenant une fois la journée de tournage terminée. « Certaines scènes étaient plutôt complexes. La première, par exemple. Il fallait aller chercher les émotions très loin. Pour un premier jour de tournage, c’était quand même un peu plus difficile », se souvient-elle. Entre les prises, elle noue des contacts avec d’autres enfants de son âge qu’elle revoit aujourd’hui à l’occasion des présentations du film.
L’été dernier, elle a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes où le film a remporté le prix FIPRESCI de la section Un certain regard : « C’était magique. Je ne sais pas comment expliquer cela et je ne sais pas si un jour je saurai l’expliquer. C’était très impressionnant », dit-elle. Aujourd’hui, Maya termine sa scolarité primaire et aimerait rejoindre ensuite un établissement secondaire de la région proposant une option artistique. Elle fréquente également l’école de danse gillicienne Temps Danses Urbaines. La jeune fille espère que le film sera récompensé lors de la cérémonie des Oscars. "Un Monde" peut en effet prétendre à l’Oscar du meilleur film international, à condition qu’il soit retenu parmi les nommés qui seront annoncés en février. Et pourquoi pas partir à Los Angeles pour y rencontrer Cole Sprouse, son idole ! Quant à ses futurs projets, on lui a proposé un petit rôle dans une série allemande. Voilà un nouveau talent du Pays Noir que les spectateurs n’oublieront pas de sitôt.
Rédacteur : Thomas Léodet. Photographie : Thomas Léodet / Dragons Films