Ne dites jamais à Tony Pana qu’il est trop ambitieux ! Scénariste et réalisateur de trente ans, Antoine Panagiotopoulos (de son vrai nom) est un jeune homme impatient, audacieux, aventurier, « un inadapté » plein d’une énergie qui donne envie de le suivre dans ses projets les plus fous.
Tony Pana est né à Charleroi dans une famille de la « middle class de Dampremy ». Frère du rappeur Digital Bastard, il reçoit de ses parents le goût pour la culture et de son grand-père, ancien mineur immigré de Grèce, l’envie de s’élever : « nos ancêtres ne se sont pas crevé le cul dans les mines pour qu’on n’ait pas d’ambition derrière ! Il y avait un côté Martin Eden ou Gatsby le Magnifique ».
Avec son CESS en poche, celui qui se méfie du formatage « un peu intello » des écoles de cinéma décide de suivre son propre chemin. Loin d’admirer les « films à festivals, sans recette » dans lesquels il déplore souvent la vision misérabiliste et un peu dépressive, Tony Pana préfère les films à grand spectacle dont les réalisateurs font la renommée du cinéma américain : Steven Spielberg, Quentin Tarantino, David Fincher, Christopher Nolan ou encore Guy Ritchie, etc.
« J'aime aussi Audiard et Belmondo, le cinéma populaire »
C’est ainsi qu’à vingt trois ans, il décide de partir à Los Angeles avec l’idée folle de présenter ses scénarios à ceux qu’il admire et de se faire une place au soleil. Une aventure qui, même si elle ne termine pas comme il l’espérait, le fait rentrer en Belgique avec la ferme intention de prouver de quoi il est capable.
C’est en autodidacte qu’il réalise alors un premier court-métrage La corde sensible et enchaîne avec un premier long ambitieux : AB Negative, tourné en cinquante jours avec une équipe bénévole et un budget minime. Malgré les nombreuses récompenses obtenues, il regrette que ce qu’il voulait être « un Mad Max de fou » finisse en série Z à cause du manque de budget.
« Moi l’échec j’en ai rien à cirer, pour réussir vite il faut échouer vite »
Loin de se laisser abattre, fort de son expérience acquise, il décide aujourd’hui de transformer l’échec en tremplin dans une ultime tentative : créer un film sur l’histoire romancée de sa vie, « une violente fresque de Charleroi, une lettre d'amour et de haine à la ville industrielle, où se mêlent les personnages les plus fêlés à la manière d'un Grand Theft Auto. Une remontée des enfers où l'amour triomphe. L'amour au sens large, mais surtout celui que l'on porte à ses rêves ».
Porté par l’ASBL 4ème acte production qu’il vient de créer, son projet très ambitieux sera introduit par trois courts-métrages réalisés au cours de l’année à venir. Avec pour but final de réunir dans un grand « crowdfunding » assez de budget pour réaliser dans la foulée son long-métrage au nom prometteur : Carollywood story. Au casting : son acteur fétiche Anthony Reese et l’actrice Fanny Carbonnel, vue notamment dans Les animaux fantastiques. Et une équipe pleine d’autres talents !
Prêt à « se battre pour sa vision », il espère que la troisième tentative sera la bonne. Comme on dit dans les films américains (qu’il parle couramment) : « to be continued »…
Infos Pratiques
→ Pour participer au futur crowdfunding et/ou suivre l’actualité de Carollywood story, RDV sur la page Facebook de 4ème acte production : https://www.facebook.com/4cteProductions
Chroniqueuse : Caroline Desvaux